Extrait d’un article de Georges Romey – paru dans Spasmagazine.
Devant chaque symbole, la question naturelle est : « qu’est-ce que ça veut dire ? » Question pertinente, mais qui masque l’autre question : « qu’est-ce que cela fait ? »
Quand les Editions du Chêne m’ont demandé d’écrire un livre sur les rêves, il s’agissait, lors de notre premier contact, essentiellement des rêves nocturnes ! Cette demande avait été inspirée par les ouvrages que j’ai publiés depuis vingt ans sur le symbolisme. C’était oublier que ceux-là reposent sur une expérience exceptionnelle de praticien du rêve éveillé libre. Nous convîmes rapidement que l’ouvrage commandé devrait couvrir les deux champs d’observation. J’ai donc choisi de développer particulièrement les différentes fonctions du rêve nocturne et d’apporter une information aussi claire que possible sur l’action réalisée par ce que j’appelle la « dynamique de l’imaginaire » dans la séance de rêve éveillé libre. Avant même d’exposer ce qu’est la technique du REL, il convient de préciser que tout symbole, qu’il apparaisse dans un rêve nocturne ou dans un rêve éveillé conserve le même potentiel de représentation. Dans « les rêves et leurs symboles » j’insiste sur le fait que le sens symbolique se construit universellement en priorité sur la forme de l’image. Ainsi la girafe, avec son long cou, inspirera l’idée de velléité, quand le taureau, dont la tête fait corps avec les épaules, active l’idée du fonceur ! Ce qui distingue les deux champs oniriques c’est la structure des scénarios produits et les fonctions remplies par l’influx nerveux dans chacun d’eux. Certaines de ces fonction sont identiques, d’autres très différentes.
L’une des différences, fondamentale, c’est que pendant le rêve nocturne l’action se porte, pour environ 85%, sur la dissolution d’engrammes très récents et que cette proportion est exactement inverse dans la séance de REL. Celui-ci prenant pour cible des engrammes datant de la petite enfance voire de la naissance ou de la gestation. C’est d’ailleurs sur ce plan que le REL se révèle comme une méthode très efficace pour réduire les états d’hypersensibilité puisqu’il agit directement sur des zones de mémoire physiologique qu’il ne peut être question d’atteindre par le raisonnement. Comment cela serait-il possible puisque celui-ci n’était pas encore présent lorsque ces engrammes se sont encodés dans les neurones ? J’espère avoir l’opportunité de revenir sur ce point dans les colonnes de Spasmagazine..
Dans « les rêves et leurs symboles » je développe huit des fonctions du rêve nocturne, dans l’ordre : compensation ; défense ; réorientation ; anticipation ; prémonition ; illumination ; guérison ; intégration.
Au cours de la séance de REL, le patient est allongé, les yeux fermés, invité à se détendre et à exprimer verbalement les images qui s’enchaînent dans un scénarioqui dure entre 20 et 50 minutes. La structure du rêve et les symboles qui sont soumis à l’interprétation sont le produit d’une action sélective de l’influx nerveux sur les connexions neuronales. Elle sont les témoins, très réducteurs, d’un énorme travail qui s’opère à ce niveau. L’une des vertus de la méthode est que les résultats obtenus à chaque séance sont irréversibles du fait de la dissolution des engrammes responsables des tensions psychologiques et donc, souvent, de l’hypersensibilité.
Engramme : « trace organique hypothétique qui constituerait le support de la mémoire »
REL : Rêve éveillé libre